Comment la déforestation affecte-t-elle l’Afrique et comment l’empêcher ? 

La déforestation affecte l’Afrique de plusieurs manières, notamment en réduisant la biodiversité, en aggravant le changement climatique, en augmentant le risque d’inondations et en menaçant la sécurité alimentaire.

 

Voici quelques exemples :

  • La forêt d’Afrique centrale, surnommée « le second poumon vert du monde », abrite plus de la moitié des forêts tropicales du monde et une grande biodiversité1. Or, entre 2015 et 2020, 10 millions d’hectares ont été déboisés dans cette région, principalement pour l’agriculture industrielle (huile de palme, cacao, etc.) et l’exploitation minière1. Cette perte de forêt entraîne la disparition de nombreuses espèces animales et végétales, ainsi que des services écosystémiques qu’elles rendent, comme la pollinisation, la régulation du climat ou la purification de l’eau1.
  • La forêt d’Afrique centrale joue également un rôle primordial dans la lutte contre le réchauffement climatique, car elle absorbe plus de CO2 qu’elle n’en rejette, contrairement aux forêts d’Asie du Sud-Est ou d’Amazonie2. En détruisant ces forêts, on libère du carbone dans l’atmosphère, ce qui contribue à l’effet de serre et à l’augmentation des températures. Selon une étude, la déforestation en Afrique centrale pourrait réduire de 14 % la capacité de stockage de carbone de la région d’ici à 20302.
  • La déforestation en Afrique de l’Ouest augmenterait le risque d’inondations, selon une autre étude3. En effet, les arbres jouent un rôle de tampon en retenant l’eau de pluie et en limitant le ruissellement. En les coupant, on favorise l’érosion des sols et la formation de crues, qui peuvent provoquer des dégâts matériels et humains. Par exemple, en 2017, des inondations ont fait plus de 100 morts au Nigeria, au Niger, au Sénégal et en Sierra Leone 3.
  • La déforestation menace aussi la sécurité alimentaire en Afrique, car elle réduit la fertilité des sols et la disponibilité des ressources naturelles. Par exemple, l’agriculture itinérante, qui consiste à brûler des parcelles de forêt pour y cultiver des plantes vivrières, appauvrit les sols et les rend moins productifs au fil du temps. De plus, la déforestation affecte la diversité et la qualité des produits forestiers non ligneux, tels que les fruits, les noix, le miel, les champignons ou les plantes médicinales, qui sont une source importante de revenus et de nutrition pour de nombreuses communautés rurales.

En résumé, la déforestation a des impacts négatifs sur l’environnement, le climat, la société et l’économie en Afrique. Il est donc urgent de mettre en œuvre des mesures de conservation et de gestion durable des forêts, en impliquant les acteurs locaux et en tenant compte des spécificités de chaque région et lutter contre cette déforestation.

Comment lutter contre la déforestation en Afrique ?

Il existe plusieurs moyens de lutter contre la déforestation en Afrique, qui impliquent différents acteurs et niveaux d’action.

Voici quelques exemples : 

  • Au niveau international, il est important de renforcer la coopération entre les pays forestiers et les pays donateurs, notamment à travers des mécanismes comme le REDD+, qui vise à réduire les émissions de CO2 dues à la déforestation et à la dégradation des forêts4. Il faut également promouvoir des normes et des certifications qui garantissent la traçabilité et la durabilité des produits issus des forêts, comme le bois, le cacao ou l’huile de palme5.

  • Au niveau national, il est nécessaire de mettre en place des politiques publiques efficaces et transparentes, qui favorisent la conservation et la gestion durable des forêts, tout en tenant compte des besoins de développement des populations. Il faut aussi lutter contre la corruption, qui entrave la mise en œuvre des lois et des règlements forestiers, et qui favorise l’accaparement des terres et des ressources par des intérêts privés5.

  • Au niveau local, il est essentiel d’impliquer les communautés locales et les peuples autochtones, qui sont les premiers affectés par la déforestation et qui détiennent des savoirs et des pratiques traditionnelles respectueuses de l’environnement. Il faut les soutenir dans leurs initiatives de restauration des paysages, de valorisation des produits forestiers non ligneux, de diversification des activités économiques, ou encore de renforcement de leurs droits fonciers et de leur participation à la gouvernance forestière6 7.

En résumé, la lutte contre la déforestation en Afrique est un défi complexe et multidimensionnel, qui requiert la mobilisation et la coordination de tous les acteurs concernés, à tous les niveaux. Il s’agit d’un enjeu majeur pour la préservation de la biodiversité, la lutte contre le changement climatique, et le développement durable du continent. 

Quels sont les avantages de la gestion durable des forêts ?

La gestion durable des forêts présente de nombreux avantages, tant sur le plan économique, social qu’environnemental. Voici quelques exemples :

  • Sur le plan économique, la gestion durable des forêts permet de maintenir et d’améliorer la production de biens et de services forestiers, tels que le bois, les produits forestiers non ligneux (fruits, noix, miel, etc.), ou encore la biomasse énergétique. Ces produits contribuent à la création de revenus et d’emplois pour les populations locales, ainsi qu’à la croissance économique nationale. La gestion durable des forêts favorise également la compétitivité et la traçabilité des produits forestiers sur les marchés internationaux, grâce à des normes et des certifications reconnues8.
  • Sur le plan social, la gestion durable des forêts assure le respect des droits et des intérêts des communautés locales et des peuples autochtones, qui dépendent des forêts pour leur subsistance et leur culture. La gestion durable des forêts renforce également la participation et l’engagement de ces acteurs dans la gouvernance, la planification et le développement des forêts, en tenant compte de leurs savoirs et de leurs pratiques traditionnelles. La gestion durable des forêts améliore aussi les capacités d’accueil du public, en offrant des opportunités de loisirs, d’éducation et de tourisme9.
  • Sur le plan environnemental, la gestion durable des forêts préserve la biodiversité, la santé et la vitalité des forêts, en évitant la dégradation et la déforestation. La gestion durable des forêts maintient également les fonctions écologiques des forêts, telles que la régulation du climat, la séquestration du carbone, la protection des ressources en eau, la prévention des risques naturels, ou encore la conservation des paysages et des richesses culturelles10.

En résumé, la gestion durable des forêts est un concept dynamique et évolutif, qui vise à concilier les dimensions économiques, sociales et environnementales des forêts, au bénéfice des générations présentes et futures. 

Conclusion

La déforestation en Afrique a des impacts négatifs sur l’environnement, le climat, la société et l’économie. Pour lutter contre cette déforestation, il est urgent de mettre en œuvre des mesures de conservation et de gestion durable des forêts, en impliquant les acteurs locaux et en tenant compte des spécificités de chaque région. Cela requiert la mobilisation et la coordination de tous les acteurs concernés, à tous les niveaux, pour préserver la biodiversité, lutter contre le changement climatique et assurer le développement durable du continent.

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-Altermatt Bastien.